Bougies grésillantes, je répète.
Hop, un an, enfin bientôt un an que l’on bave ici plus qu’ailleurs ce qui nous fout la tripaille à l’envers et le glaucome de traviolle.
Je vous écris d’une période où certains ont compris mieux que nous qu’un idéal se bafoue, que la béatitude se suffit à elle-même, où l’on crie plus au pouvoir d’achat, où l’on rit plus des babillages des ivrognes. Bref, je vous écris-là d’une période où le détail prend toute son obsédante importance, et où le grandiose s’efface sous le particulier avec révérence, monsieur. Un monde où les choses sérieuses pour nous semblent dérisoires.
Nous, on est cons et indécis. On se situe mal chez ces gens-là, et pas vraiment ailleurs non plus. On avance à tâtons pour ne pas courir à reculons, en somme. Ou on court les yeux rouges comme des taureaux en fuite, on se disperse parce qu’on n’a pas l’éducation du stratège. Et c’est tant mieux.
Palem zone toujours à Paris, moi je suis assez traître pour profiter du soleil où on le trouve, évincer quelques réalités, émincer quelques rêves de trop. J’aime me dire qu’il me reste encore quelques unes de mes propres vies à sucer jusqu’à la moelle. Peut-être six ou sept, je ne compte plus.
Je n’ai pas envie de pleurer sur ce qui aurait pu être, ni sur ce qui n’est plus. Les fantômes et les macchabés, je ne crois pas qu’ils traversent encore mes dimensions. Alors tant pis si le musical est moribond, tant pis si bientôt on passe à notre pauvre littérature l’extrême onction, tu sais.
Cafés Salés, c’est bon pour les lendemains des ivrognes. Alors, je crois que l’aventure continue, cloportes galleux.