E.Bond.WaPo.Pale.

Edward Bond. Naître.
Les coups de feu dans la salle de théâtre, ça doit être banal. Je les ai pris pourtant de plein fouet.
Mitrailles et décors vides, femmes assassinées, avec le Totalitaire au-dessus de nous, hors de la scène, parce que le monde au canon froid de Bond (pas le con à BMW kittée, l'autre, le vrai), c'est surtout celui qui nous attend.
Rien ne bouge, en fait vraiment rien ne bouge sur ces scènes. Ce qui casse, des coups de feu qui font bondir une assemblée de parigots et de tranquillards. Parce que justement il n'y a rien, parce que justement les uns sont muets, parce que justement cette mère oubliée prend des cadavres pour ses enfants, parce que justement le public ne dit rien dans son silence religieux-passif (cherchez l'erreur?), il y a des balles qui perforent les corps.
Parce que justement.

Donc. Soirée. Salle pleine. Je cogite encore.

Concert : Compiegne 21.12.
Et c'est donc la gueule bien mortifiée après une certaie nuit blanche qui m'attend que votre serviteur jouera demain soir à Compiègne au Triskell. Thanks to Adrugan, me voilà en première partie dans un bar d'UTC, avec sans doute les mêmes "tubes" à jouer que la fois précedente (parce qu'ils sont bons et que je les joue bien, très bien, tiens, allez), et une nouvelle compo, Le Début, avec un peu la même dynamique qu'un vieux Claire's Monologue enterré-enfoui-pas joli, mais avec un texte en français meilleur, une voix meilleure, et du tout meilleur. Let's rock, mais je suis même pas prêt.

Comments

[A.]

Je viens de passer un trimestre à taffer sur la trilogie "Pièces de Guerre" de Bond. J'idolâtre, je me miroite, j'adore païennement, mais ça m'a bouffée d'une manière folle.

Jouer du Bond, c'est rentrer chez soi pour pleurer sur le monde et sur l'humanité. C'est chercher l'espoir sans trouver de solution.

Quoiqu'il en soit, Bond est un homme admirable, en tous points : autodidacte, lucide à faire peur.

Bref, mon troisième coup de coeur théâtral intégral après Genet et Artaud.